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Tout savoir sur la Capacité d’Autofinancement (CAF) : méthode, calcul, analyse

Juin 8, 2021 | Conseils

En comptabilité, la Capacité d’Autofinancement (CAF) fait partie des indicateurs de performance indispensables de l’entreprise couramment utilisés pour analyser et/ou évaluer sa rentabilité économique. De quoi s’agit-il exactement ? Comment la calculer ? Quelles interprétations en déduire et quelles actions mener ?

 

La Capacité d’Autofinancement : définition

 

De manière simplifiée, la CAF est l’excédent / la richesse qui découle de la différence entre ses encaissements et les décaissements nécessaires pour faire tourner son activité. Elle permet donc d’évaluer les ressources internes générées par le cycle d’exploitation de l’entreprise.  Elle montre ainsi la capacité de l’entreprise à autofinancer son cycle d’exploitation. Et également à générer de la richesse, c’est donc un flux potentiel de trésorerie pour l’entreprise.

La CAF permet notamment de savoir si l’entreprise doit faire appel à des ressources extérieures (emprunt, apports en capital…) pour fonctionner.  La qualité des informations qu’elle apporte sur la possibilité d’investissement d’une entreprise en font un indicateur régulièrement suivi par les dirigeants d’entreprise, leurs partenaires financiers et les actionnaires.

 

À quoi sert la Capacité d’Autofinancement ?

Pour une entreprise à l’IS (Impôt sur les Sociétés), la capacité d’autofinancement est utilisée pour financer : 

  • Le remboursement des annuités (en capital) des emprunts de l’entreprise,
  • Les investissements,
  • Les dividendes.

 

Pour une entreprise à l’IR (Impôt sur le Revenu), la capacité d’autofinancement sert à financer :

  • Le remboursement des annuités (en capital) des emprunts de l’entreprise,
  • La rémunération du dirigeant,
  • Le paiement de l’impôt sur le revenu,
  • Les charges à titre privé.

 

Le calcul de la capacité d’autofinancement (CAF)

 

La formule de la CAF à partir du résultat de l’exercice.

CAF =
Résultat net comptable
– autres produits non encaissables (reprises d’exploitation, financière et exceptionnelle)
– produits de cession d’éléments d’actif
+ autres charges non décaissables
(dotations d’exploitation, financière, exceptionnelle)
+ valeur nette comptable d’éléments d’actifs cédés
– quote-part des subventions d’investissement virées au résultat de l’exercice

 

La formule de la CAF à partir de l’EBE (excédent brut d’exploitation) 

CAF = EBE + produits encaissables – charges décaissables

Les charges et produits compris ici dans le calcul de la CAF sont les charges et produits pris en dehors du calcul de l’EBE. (intérêts bancaires, intérêts des comptes courants d’associés, produits financiers, produits exceptionnels…).

 

Le calcul de la CAF dans le cadre d’un achat de fonds de commerce

Lors d’une acquisition de fonds de commerce par un repreneur, l’analyse de la faisabilité du projet passe principalement par un calcul rapide de la CAF prévisionnelle.

 Dans un premier temps, il faut retraiter la CAF de la société du cédant : le principe consiste à libérer la CAF actuelle des charges exclusivement liées à l’ancien gérant. (rémunération et charges sociales, ancien loyer …)

Dans le cas où le fonds de commerce acquis possède plusieurs activités dont certaines que le repreneur ne continuera pas, il faut également retraiter les produits et charges liés à ces activités.

Exemple : Un acquéreur veut acheter le fonds de commerce d’un Bar/Brasserie/Tabac/Presse mais ne souhaite pas continuer la partie restauration. Il faudra donc déduire le chiffre d’affaires et les charges de l’activité restauration dans le compte de résultat.

 

Une fois la CAF retraitée, on déduit les nouvelles charges liées au repreneur :

Les charges à déduire sont principalement la nouvelle rémunération avec les charges sociales liées et le nouveau loyer. Dans un achat de fonds de commerce, il arrive régulièrement que le bail commercial soit renouvelé et entraine donc une évolution du loyer.

Le but ici n’est pas de trouver la CAF prévisionnel au centime près, mais de faire un calcul simple et rapide pour avoir une idée de la viabilité du projet.

En obtenant la CAF prévisionnelle, on peut enfin la rapporter à l’échéance d’emprunt annuelle prévu par l’acquéreur et déterminer le niveau de marge de sécurité.

Si l’acquéreur a un apport faible ou que le fonds est vendu trop cher, l’emprunt sera conséquent et l’activité actuelle ne permettra pas de rembourser le futur emprunt. Le projet sera donc fragile.

 

Quel doit être le niveau de la CAF ?

 

CAF minimum pour la banque

Les banquiers sont très attentifs à la capacité d’autofinancement d’une entreprise. La banque accordera un crédit à une entreprise seulement si celle-ci a une capacité d’autofinancement suffisante pour faire face au remboursement de ses emprunts existants et de ses nouveaux emprunts.

En général :

  • La CAF doit être deux fois supérieure au montant du capital des emprunts que l’entreprise doit rembourser. (emprunts en cours et nouveaux emprunts en cas de demande de crédit)
  • La CAF nette doit être égale à 50 % du montant du capital des emprunts que l’entreprise doit rembourser. (emprunts en cours et nouveaux emprunts en cas de demande de crédit)

Si le compte de résultat de l’exercice antérieur ne permet pas d’anticiper de tels ratios, la banque accordera difficilement le crédit.

 

CAF minimum pour l’entreprise

 

On peut considérer que la CAF minimale doit être égale à :

  • 5 % du chiffre d’affaires pour une entreprise soumise au régime de l’impôt sur les sociétés
  • 15 % du chiffre d’affaires pour une entreprise soumise au régime de l’impôt sur le revenu

Si la CAF est positive cela veut dire que la société réalise des bénéfices d’exploitation. Cela servira à rembourser ses financements, en réaliser de nouveaux ou tout simplement augmenter la trésorerie.

Si la CAF est négative cela veut dire que l’entreprise ne génère pas assez de revenus pour couvrir son cycle d’exploitation. Elle est alors obligée de recourir à d’autres ressources (emprunts, apports des associés…) pour être rentable.

 

Les entreprises qui ont une bonne capacité d’autofinancement disposent d’une plus grande liberté d’action financière que les entreprises exsangues financièrement.  Cela peut se reporter sur des domaines stratégiques comme l’innovation (investissement dans la R&D, lancement de nouvelles idées ou nouveaux produits, …), l’investissement ou la capacité à saisir les opportunités (commerciales, embauches, …).

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